On peut extraire des plantes les composés utiles pour notre bien-être de bien des façons. Les huiles essentielles ne sont qu’un mode parmi d’autres, le plus puissant et concentré. Mais il en existe bien d’autres. Voici quelques exemples que vous pouvez réaliser vous-même…
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1. Macérâts
On les appelle aussi extraits lipidiques, huiles infusées, huiles parfumées dans certains cas…
Méthode de préparation de base

- Choisissez la matière végétale, les parties de la plante que vous souhaitez infuser. Si elle est fraîche, il faut la faire sécher plus ou moins longtemps selon la quantité d’eau qu’elle renferme. Assurez-vous que les petits insectes cachés dans les recoins ont bien déménagé ! Si vous avez un doute, utilisez des herbes sèches.
- Choisissez une huile d’infusion de très bonne qualité. L’huile d’olive (vierge, première pression à froid et bio) est la plus utilisée. On opte aussi parfois pour une huile de tournesol (toujours de qualité), un peu moins dense. Ces deux huiles sont parmi les plus stables, grâce à leurs composés antioxydants. En fonction de l’utilisation que vous prévoyez, vous pouvez bien sûr opter pour une autre huile (voir l'intérêt du jojoba, par exemple, utile aussi pour prolonger la durée de conservation des autres huiles).
- Utilisez un contenant de verre (bocal, flacon…) que vous aurez soigneusement nettoyé, stérilisé (y compris le bouchon ou couvercle), et séché (voir Préparation).
- Remplissez le contenant à moitié avec la matière végétale, complétez avec l’huile végétale en laissant un espace vide d’environ 3-4 cm jusqu’au bord du contenant.
- Collez une étiquette sur votre contenant, où vous noterez ce que y avez versé (quelle matière végétale, quelle huile), et la date.
- Déposez votre contenant rempli dans un endroit à température modérée à chaude pendant 2 semaines à 3 mois (en fonction des plantes), à l’écart des rayons directs du soleil.
- Si vous avez utilisé des herbes fraîches que vous avez séchées partiellement, vérifiez et évacuez de temps en temps la condensation qui peut se former. Pour éviter la formation de moisissures.
- Au bout du temps de macération, filtrez avec une étamine.
- Pour une huile infusée très concentrée, vous pouvez répéter l’opération 2 à 3 fois : versez à nouveau de la matière végétale dans un contenant, ajoutez le premier macérât filtré obtenu, laissez reposer deux à cinq semaines, et renouvelez si vous le souhaitez.
2. Infusions
On utilise des infusions pour extraire les propriétés des parties les plus fragiles d’une plante, ou parfois certaines racines aux essences très volatiles (valériane).
Méthode de préparation de base
- Versez de l’eau bouillante sur la matière végétale que vous souhaitez infuser.
- Pour une infusion médicinale, le temps minimum recommandé est de 20 minutes avant filtrage, mais il peut se prolonger jusqu’à 12 ou 24 heures.
- Mesure : 1 cuillerée à soupe de matière végétale sèche ou 2 cuillerées à soupe de matière végétale fraîche pour 250 ml d’eau.
3. Décoctions
Cette méthode est utilisée lorsqu’une simple infusion risque de ne pas suffire pour extraire les composés médicinaux d’une plante. C’est le cas pour les écorces, les racines ou les noix. On les fait chauffer pendant une vingtaine de minutes à température douce après les avoir plongées dans l’eau. Pour une concentration plus forte des composés actifs, on peut prolonger ce temps d’infusion.
Mesure : 1 cuillerée à soupe de matière végétale sèche ou 2 cuillerées à soupe de matière végétale fraîche pour 250 ml d’eau.
4. Mellites
Le mellite est une préparation à base de miel, intéressante pour atténuer le goût amer de certaines herbes. (À ne pas confondre avec le “miellat”, une substance sécrétée par les insectes et déposée sur les feuilles des plantes, ou substance sucrée proche du miel produite par les abeilles.)
Méthode de préparation de base
- Verser la matière végétale (30 g) dans une casserole contenant 500 ml d’eau.
- Portez à ébullition, couvrez et faites bouillir pendant 20 minutes. Versez dans un flacon en filtrant avec une étamine : éliminez tout morceau de matière végétale.
- Laissez refroidir.
- Ajoutez 2 cuillerées à soupe de miel (± 30 ml).
- Bouchez le flacon. Conservez au réfrigérateur (durée : 3 à 6 mois).
5. Liniments
Le liniment est une préparation liquide destinée à l’application cutanée (externe). La base est un solvant (alcool, vinaigre ou parfois huile), qui permet l'extraction des composés actifs des plantes. Certain·es utilisent de la vodka plutôt qu’un alcool à friction.
Méthode de préparation de base
Il vous faut vous baser sur la formulation adaptée à l’usage que vous souhaitez faire de l’onguent. La matière végétale est placée dans un contenant, à laquelle on ajoute l’alcool ou le vinaigre de cidre. On laisse reposer pendant deux semaines, en agitant 1 à 2 fois par jour le contenant. Et on filtre.
On peut renforcer la puissance du liniment obtenu avec quelques gouttes des huiles essentielles correspondantes.
Un exemple de liniment pour apaiser des muscles endoloris : remplir un contenant de fleurs d’arnica et de millepertuis à parts égales, compléter avec l’alcool ou le vinaigre de cidre jusqu’au haut du bocal. Laisser reposer 2 semaines, filtrer. Mettre en flacon et ajouter de 1 à 3 huiles essentielles adaptées (quelques gouttes suffisent).
Renseignez-vous toujours avec précision sur le mode d'extraction le plus efficace pour l'effet que vous recherchez. Les composés actifs d'une plante ne se retrouvent pas tous, ni en même quantité, selon le mode d'extraction mis en œuvre.
6. Extraits
Les extraits sont obtenus exclusivement par macération de la matière végétale dans de l’alcool pendant 3 à 4 mois.
Méthode de préparation de base
- Utilisez un contenant (bocal, flacon…) en verre.
- Placez-y la matière végétale.
- Versez l’alcool sur cette matière végétale : dépassez le niveau des herbes d’environ 5 à 6 centimètres pour les herbes sèches, et d’environ 3 à 4 centimètres pour les herbes fraîches.
- Laissez macérer à l’abri de la lumière et au sec.
- Filtrez avec une étamine.
- Étiquetez en indiquant avec précision les composants de la préparation.
Pour une version plus douce, vous pouvez utiliser de la glycérine végétale à la place de l’alcool (conservation : de 1 à 3 ans). La méthode de préparation est la même.
7. Baumes
Baume désigne ici un mélange d’huile végétale, de cire et des composés extraits d’une matière végétale (infusion, huile essentielle…). Il est destiné à une application externe.
Méthode de préparation de base

- Préparez un bain-marie. Faites chauffer la première casserole contenant l’eau sans la faire bouillir.
- Placez la seconde casserole : versez-y la cire d’abeille (ou la cire de votre choix), l’huile végétale (assurez-vous que cette huile supporte une chaleur élevée), et l’herbe infusée.
- Laissez fondre la cire et mélangez bien les ingrédients
- Lorsque la cire a entièrement fondu et que l’ensemble est bien mélangé, retirez du feu. Ajoutez la ou les huiles végétales plus sensibles le cas échéant.
- Si le baume commence à se solidifier, replacez dans la première casserole un très court instant.
- Ajoutez l’huile essentielle ou le mélange d’huiles essentielles que vous aurez préparé au préalable. Avec une cuiller ou un fouet en bois, mélangez rapidement.
- Versez la préparation dans de petits pots (propres, stérilisés à l’alcool et séchés).
- Placez les couvercles sur les pots. Laissez refroidir et solidifier.
- Étiquetez, en indiquant soigneusement chacun des composants de la préparation.
Préparation de la matière végétale
Pour faciliter l’accès de l’agent extracteur (huile ou alcool) à l’ensemble des composés que vous souhaitez récupérer, préparez votre matière végétale avant de la verser dans le contenant.
- Feuilles et sommités fleuries : brisez-les légèrement à la main.
- Racines et semences : vous pouvez les hacher ou les moudre grossièrement.
Des contenants propres et stérilisés
N’utilisez que des contenants (bocaux, flacons…) propres et stérilisés. Faites-les bouillir et absorbez l’eau restante à l’aide d’un linge propre imbibé d’alcool. Laissez-les sécher complètement avant utilisation.
Filtrage (décantation)
- Placez une étamine tendue au-dessus d’un plat propre.
- Versez l’ensemble du contenu de votre bocal, huile et matière végétale macérée, au travers de cette étamine.
- Assurez-vous que l’étamine reste bien en place.
- Saisissez les 4 coins de l’étamine et rassemblez-les. Pressez le contenu restant au-dessus du plat pour en extraire jusqu’à la dernière goutte.
- Mettez l’étamine de côté : recyclez la matière végétale comme vous le souhaitez (compost, intégration à vos savons pour un effet gommant, etc.). Elle ne pourra plus servir dans ce cadre.
- À l’aide d’un verseur à bec, transférez la solution filtrée dans des flacons ou petites bouteilles vides. Veillez à retirer tous les résidus de matière végétale qui n’auraient pas été filtrés.
- Bouchez les flacons et étiquetez-les (nom botanique de la plante, huile utilisée, date de mise en flacon).
- Conservez dans un endroit à l’abri de la lumière directe. Utilisez dans l’année qui vient.
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Calendula (Calendula officinalis)Des propriétés très utiles pour acné, brûlures au 1er degré (coup de soleil ou radiothérapie), coupures, crevasses de l’allaitement, dermatites, éraflures cutanées, érythème fessier, hématomes, herpès buccal et génital, zona… Hamamélis (Hamamelis virginiana) Brûlures de 1er et 2e degrés, douleurs musculaires (liniment au vinaigre), érythème fessier, herpès, mastites, piqûres d’insectes…
Lavande (Lavandula angustifolia) En macérât : aide à la cicatrisation (coupures, brûlures, piqûres d’insecte…), calme les démangeaisons cutanées, douleurs musculaires ou articulaires (entorse, lumbago, muscles du dos, rhumatismes…), dermatites (acné, eczéma, psoriasis…), améliore la digestion, aide à l’amélioration des symptômes des affections de la sphère respiratoire (angines, rhumes, grippes, toux…), aide à l’amélioration de la circulation sanguine…
Mouron des oiseaux (Stellaria media) En baume : brûlures, coupures, démangeaisons cutanées, eczéma, érysipèle, furoncles, irritations cutanées, hémorroïdes…
Plantain (Plantago ssp.) En baume (ou feuilles fraîches) : assouplissement de tissu cicatriciel, coupures, crevasses de l’allaitement, eczéma, éruptions cutanées, fissures anales, furoncles, hémorrhoïdes, piqûres et morsures d’insectes, zona…
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Pour connaître les utilisations traditionnelles de 52 plantes faciles à trouver dans les jardins :
Utile, bon rappel, ça sert de mémo, c’est pratique.
Dans ma formation, le formateur dit qu’on dit miellat aussi?
C’est peut-être un nouvel usage du mot, qui sait ? Il n’apparaît pas dans les définitions habituelles en tout cas. Vous pouvez trouver une définition précise de miellat sur le CNRTL, référence en ligne, comme de mellite 😉