I. Les verrues


Rebouteuse bretonne

L’Atelier des guérisseuses vous invite à une balade dans les remèdes naturels d’autrefois, remèdes de “grand-mère” ou de “bonne femme”. Et vous propose chaque fois des remèdes possibles d’aujourd’hui.

Ce premier article vous explique le pourquoi de cette invitation à la promenade dans des temps passés. Vraiment passés ? On y apprend au passage quelques-uns des remèdes anciens, mais aussi d’aujourd’hui, pour se débarrasser des verrues.

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Si vous êtes pressé·e et souhaitez savoir tout de suite
comment vous débarrasser de verrues, sautez ici !

Le regain grandissant d’intérêt pour les médecines dites “alternatives” font de plus en plus se tourner les regards vers, entre autres remèdes naturels, les soins par les plantes. Ce type de soins était et est toujours le fondement des médecines dites “populaires”. Les guérisseuses et guérisseurs, quels que soient les noms qu’on leur a donnés au cours des siècles – rebouteuses, guérisseuses, sorcières… – ont toujours eu recours à leurs connaissances des plantes, transmises de générations en générations. Et la science s’en est nourrie régulièrement. Ces connaissances y ont souvent servi de base, ou de pistes de départ à des explorations fouillées.

1. Explorer d’anciennes pratiques

En 1982, François Laplantine notait : “… on s’aperçoit que cette médecine populaire dont on annonce la mort depuis cinquante ans, a encore nombre de clients et il faut bien se demander pourquoi.”

40 ans après le constat de l’anthropologue et ethnopsychiatre, non seulement la médecine populaire n’a toujours pas disparu, mais elle connaît un sérieux regain d’intérêt.

Le tout-scientifique, défendu à corps et à cris par certains, ne satisfait plus la demande générale qui réclame aussi du “naturel”. Avec de nombreuses confusions souvent, il est vrai. Dans le terme “naturel”, beaucoup entendent “sain et sans danger”, ce qui est faux et facilement démontable. D’autres refusent résolument le “chimique”, qui serait nocif, sournois, caché dans des produits vantés comme incontournables et souverains par l’efficacité du marketing. Et confondent “chimique” – tout ce que nous connaissons est chimique ! – et produits de synthèse.

À la recherche de remèdes naturels traditionnels

Alors on cherche. L’incapacité de la “synthèse” a résoudre de nombreux problèmes de santé, petits ou grands, ou bien de le faire sans les redoutés effets secondaires, fait se tourner aussi vers du plus naturel. Des métiers oubliés (vraiment ?) reprennent du galon. Les herboristes, devenus hors-la-loi pendant la Seconde Guerre mondiale, reviennent en force et réclament de retrouver leur place perdue. En tout cas, ceux et celles qui sont en mesure de pratiquer leur art. La phytothérapie, cette science des soins par les plantes, et l’une de ses déclinaisons, l’aromathérapie, reviennent sur le devant de la scène médicinale.

Herboristerie

Herboristerie, avancées ou recul ? Le Monde, 2012 ; PositivR, 2018-19 

Mais on fouille aussi le passé, les remèdes que les anciens et les anciennes se transmettaient par le bouche à oreille. La science les avait écartés, on les recherche maintenant. Pour vérifier soi-même qu’il n’y a pas là des trésors qui nous aideraient, aujourd’hui, à résoudre quelques-uns de nos problèmes que la science n’a pas (encore ?) résolus. Bien sûr, on y trouve un mélange curieux d’usages dont on a parfois oublié le sens ou le contexte. Et dont on ne retiendra sûrement pas tout sans distinction. Mais il y a là un certain nombre de pistes négligées qu’il faudrait peut-être bien explorer.

Le savoir des anciens remèdes naturels est-il perdu ?

“La médecine officielle, telle que nous la connaissons maintenant, date d'environ cent cinquante ans”, écrivait François Leduc, psychothérapeute et osthéopathe, en 1986. Et les médecins – des hommes uniquement, les femmes n’ayant accès à la médecine que depuis fort peu de temps – ont longtemps résidé uniquement dans les villes. Ce n’est qu’à partir du 19e siècle qu’on a commencé à en trouver quelques-uns dans les campagnes. Mais les habitant·es de ces campagnes n’ont pas perdu pour autant des habitudes installées depuis si longtemps. Ils et elles avaient d’ailleurs assez rarement les moyens de “payer le docteur”. On continua donc d’aller voir ceux qui avaient toujours été là, ces guérisseurs et guérisseuses qui prenaient soin des populations délaissées par le savoir des villes.

Rebouteuse du Morbihan

L’aromathérapie telle que nous la connaissons n’a elle qu’à peine un siècle. En ce qui concerne les huiles essentielles et leurs débuts, l’intérêt qu’elles ont alors suscité est en lien direct avec la connaissance traditionnelle des plantes. L’exemple le plus significatif est celui de René-Maurice Gattefossé, parfumeur et chimiste. L’inventeur du terme “aromathérapie” fréquentait beaucoup les lavandiers. Il les avait souvent entendu parler des usages traditionnels de la lavande. S’il a pensé à l’utiliser pour guérir ses brûlures, là où la science des médecins s’était révélée impuissante, c’est très certainement en s’appuyant sur ce qu’il avait entendu dans la campagne provençale. Et ça n’a rien à voir avec le hasard ou un quelconque “miracle”, comme il arrive qu’on le lise ici ou là !

2. Un retour discret mais efficace

Ils et elles sont encore nombreux·ses à avoir hérité des recettes de remèdes traditionnels. Mais guérisseurs et guérisseuses ne s’affichent pas souvent sur la place publique. On en entend parler, on les connaît par le bouche à oreille. On va les voir en toute discrétion et on n’en parle jamais à son médecin. Mais le réseau existe, partout…

On en entend aussi parler parfois, lorsque la médecine qui a pignon sur rue, dûment approuvée par la Faculté, se tourne vers les pratiques ancestrales. Et dans certains cas, là où la science se révèle incapable (pour l’instant ?), d’expliquer certains effets et résultats, ces pratiques dites d’un autre âge se montrent d’une efficacité proprement fascinante. Malgré ceux qui continuent de hurler aux charlatans, sans toujours savoir que ce terme était utilisé à l’origine, au 18e siècle, pour désigner “ceux qui pratiquent illégalement l'art de guérir”. On ne leur contestait donc pas forcément l’efficacité de leurs méthodes ou des remèdes naturels qu’ils et elles utilisaient, n’est-ce pas ?…

Un exemple ? N’auriez-vous donc jamais entendu parler des coupeurs et des coupeuses de feu (ou barreurs/barreuses de feu) ? Ces personnes sont capables, par on ne sait quelles mystérieuses voies, de hâter la guérison de brûlures parfois très graves. Si on le sait aujourd’hui de façon assez large, c’est que l’hôpital, comme les médias, s’y intéressent de près depuis quelques années.

3. Une médecine populaire qui vient de très loin

Souvent, en étudiant un peu les pratiques d’utilisation des plantes issues d’autres âges, on s’aperçoit qu’elles sont en partie les dernières traces des travaux de “scientifiques” très anciens. Les ouvrages de Dioscoride, Pline l’Ancien, Galien, parmi les plus connus pour être aux origines de la médecine moderne, se sont diffusés au cours du temps dans toute l’Europe et au-delà. De nombreux “formulaires”, publiés au long des siècles qui ont suivi, ont repris la matière de ces auteurs et l’ont propagée.

Les druides, l'un des exemples les plus anciens des guérisseurs

Les druides, astronomes, détenteurs d'un grand savoir sur les phénomènes naturels, et parmi les plus anciens guérisseurs connus. Contrairement aux Grecs, ils n’ont laissé que très peu d’écrits, la puissance de l’écriture étant réservée à des pratiques d’initiés.

Tout le monde n’a pas eu accès à ces livres au cours des siècles, c’est évident. Pourtant, leur contenu s’est bel et bien diffusé par le bouche à oreille. Qui semble avoir été aussi efficace qu’internet aujourd’hui, la rapidité en moins peut-être. Encore que…

4. Remèdes naturels opposés à remèdes scientifiques ?

Si vous avez l’esprit résolument cartésien, vous êtes probablement en train de ricaner. Ou bien vous n’êtes déjà plus là ! C’est en effet à Descartes, philosophe français précédant la période dite des « Lumières » (18e s.), qu’on doit la séparation radicale des représentations du corps et de l’esprit. Son influence a été énorme, et elle est toujours d’actualité. Bien que Antonio Damasio, neuroscientifique, ait démontré de façon magistrale dans l'Erreur de Descartes (1995), que corps et esprit sont indissociables.

La médecine moderne traite le corps d’un côté, et l’esprit de l’autre. Rarement ou jamais comme un tout. Comme si le corps était une mécanique biologique avec un fonctionnement propre, tout à fait indépendante des pensées qui agitent le mental. Et c’est un reproche qui lui est de plus en plus souvent adressé. Il me semble bien, pourtant, que sous la pression de plus en plus grande de patient·es dont les attentes ont changé, qui réclament une médecine holistique, les choses peuvent évoluer rapidement.

L'un des arguments en faveur du recours à la seule preuve scientifique comme système de connaissance de base pour l'utilisation des huiles essentielles tire sa validation du fait que les propriétés d'une plante sous forme d'huile essentielle diffèrent de ses propriétés sous forme de teinture, de décoction, d’hydrolat et d’autres préparations. Cet argument repose sur l’idée que les praticiens et les pharmaciens ignoraient autrefois les différences thérapeutiques autant que les points communs entre les différentes formes de préparation. Cependant, un simple coup d'œil aux textes sur les herbes et la pharmacopée de 1550 aux années 1880 montre clairement que les praticiens du passé étaient tout à fait conscients de ces différences.
Un exemple clé parmi tant d'autres est la
Pharmacopée universelle de 1828 de Louis Jourdan, relativement moderne, qui est une étude comparative exhaustive des nombreuses formes de préparations pharmaceutiques des principaux remèdes traditionnels à base de plantes et de minéraux de l'époque. Et cette étude inclut, comme on pouvait s'y attendre, les eaux aromatiques et les huiles essentielles, comme bien d’autres pharmacopées avant et après celle-ci.
Peter Holmes, Aromatica, A Clinical Guide to Essential Oil Therapeutics, Volume 2: Applications and Profiles, Singing Dragon, 2019

L’un des principes scientifiques profondément installés est que peu importe la manifestation constatée, si ce n’est pas mesurable et reproductible, c’est dû au hasard. Et ça n’a donc pas de valeur. Face aux pratiques traditionnelles, ou populaires, la réponse des héritiers de Descartes est souvent la même, quelles que soient les variations. « C’est l’effet placebo ! » Ah ? Le mental aurait donc bien, quand même une influence sur le physique ? C’est ce que certain·es guérisseurs·euses appellent le pouvoir de la suggestion, dont ils et elles ont constaté l’importance dans les processus de guérison. Pourtant, cet effet placebo est toujours traité comme très secondaire…

Si ça n’est pas brevetable, ça n’existe pas

Au 17e s. déjà, certains reprochaient à la médecine de s’éloigner des pratiques coutumières et de l’usage des plantes. Les “remèdes chimiques” y étaient déjà décriés, ça ne date pas vraiment d’aujourd’hui ! Le “Sieur Gosset, médecin à Amiens”, s’indignait de leur usage de plus en plus répandu :

D’ailleurs, tous nos Médecins modernes ne parlent plus que d’acides, d’alcalis, que des soufres, des sels, &c., pour expliquer les causes différentes des maladies, pour la guérison desquelles ils emploient la plupart des remèdes chimiques, acides, alcalis, & des extraits amers, que l’on prend en bol préférablement aux plantes, dont la Médecine vulgaire ordonne des infusions très désagréables.

Aujourd’hui, la conviction que la science ne détient pas toutes les réponses s’ancre de plus en plus fort. Et face, entre autres scandales, aux malversations et aux pratiques irresponsables de certains laboratoires, avec de très graves conséquences parfois, se répand aussi le doute sur les motivations à l’œuvre. Qui sont les vrais charlatans ?

“Si vous ne pouvez pas mesurer quelque chose avec précision, ça n’existe pas ; et si vous ne pouvez pas le breveter pour en tirer un bénéfice financier, ça ne vaut pas la moindre recherche” : voilà ce que me disait récemment un ami, en réaction au commentaire d’un médecin qui se moquait du recours aux plantes pour les soins.

Mais qu’on ne se méprenne pas : mon propos n’est en aucun cas qu’il faudrait se détourner de la médecine “officielle”. Certainement pas. Justement pas : ce qui m’intéresse ici, c’est une médecine globale et inclusive, qui prenne en compte toutes les connaissances dans ce domaine. Sans exclusive.

5. Une évolution est-elle possible ?

Sans doute, si on accepte de revoir deux choses : cette séparation artificielle du physique et du mental, qui n’est pas très ancienne finalement, et la recherche de remèdes “universels” qui serviraient à tous de la même façon. Parce qu’il s’agit de reconnaître que la science est loin, très loin même, d’avoir fait le tour des connaissances sur l’être humain et son fonctionnement d’une complexité extrême. Et je devrais dire “les êtres humains” : malgré tout ce que nous avons en commun comme espèce, les différences entre individus, face aux remèdes naturels ou de synthèse, sont parfois énormes.

C’est aussi tous les jours que de nouvelles découvertes éclairent ce qu’on croyait acquis d’une lumière tout à fait nouvelle. Après tout, et ce n’est qu’un exemple, l’action des neuropeptides comme véhicules, dans tout notre corps, de nos émotions ne date que d’une vingtaine d’années. À la suite notamment des travaux de la neuroscientifique Candace B. Pert. Mais qui, parmi le personnel médical “officiel”, vous en aurait parlé récemment ?

L’évolution est déjà en cours

L’évolution, nécessaire, est déjà à l’œuvre. Et la consultation massive du web depuis quelques années n’y est pas étrangère. Je ne prendrais qu’un seul exemple, parmi des milliers. Celui de toutes ces femmes touchées par un cancer du sein qui se retrouvent sur des forums en ligne et échangent, entre autres, les numéros de téléphone des barreuses et barreurs de feu. Toutes témoignent de leur efficacité. Rejettent-elles pour autant les traitements prescrits par la médecine scientifique ? Pas du tout. C’est d’ailleurs pour en atténuer certains des effets dévastateurs – en plus de l’éradication nécessaire des cancers – qu’elles se tournent vers ces pratiques.

C’est là l’une des raisons pour lesquelles il y a des choses à revoir aussi dans le vocabulaire utilisé. Il est peut-être temps de jeter l’expression “médecine alternative” à la poubelle, une fois pour toutes. Le 21e siècle verra peut-être bien l’avènement des médecines complémentaires. Pas forcément au sens où on l’entend aujourd’hui, avec une médecine “officielle” et des satellites. Mais un ensemble de moyens mis en œuvre en commun, où toutes les médecines travailleront de concert.

En Afrique seulement, au-delà de vingt pays ont intégré les guérisseurs, les sages-femmes, les herboristes et les sorciers au sein de l'institution médicale. On leur donne le très beau nom de tradipraticiens et ils œuvrent de façon parallèle et complémentaire avec la médecine blanche occidentale à l'intérieur du réseau de santé.

Il faut savoir aussi qu'en Grande-Bretagne les guérisseurs sont reconnus officiellement depuis 1951 et qu'ils peuvent prodiguer leurs soins dans tous les établissements de santé à la demande d'un patient. La National Federation of Healers les regroupe et les certifie selon leur curriculum de formation et avec preuves cliniques à l'appui.
François Leduc (voir Références)

Concevoir la santé et les soins d’une manière large, sans exclure ni stigmatiser ce qu’on ne comprend pas, c’est sans doute la voie à emprunter. Accepter l’idée que la complexité humaine demande de rester ouvert, et d’accueillir ce qui pourrait paraître saugrenu au premier abord, voilà sans doute la première étape. Dans une vision large et intégrative. Sans exclure au nom de principes qui masquent des motivations pas toujours très nettes, voire pas très honnêtes. Nous devrions tous pouvoir mettre en œuvre tous les moyens possibles pour aller mieux quand nous en avons besoin. Dans un désir d’actions complémentaires, qui ne s’opposent pas entre elles mais se renforcent.

On a le droit de rêver, non ? :p

6. Guérisseurs et guérisseuses aujourd’hui

Si vous vivez hors des grands centres urbains, il est probable que vous avez déjà croisé des guérisseuses et guérisseurs. Vous les avez peut-être même consulté·es pour un problème que votre médecin n’a pas pu vous aider à résoudre… Celles-là et ceux-là n’expliquent pas, ne vous proposent aucune théorie. Tout ce qu’ils et elles vous diront, au mieux, c’est que ça marche. Comment, pourquoi, ce ne sont pas vraiment leurs préoccupations. Ce qui les intéresse, c’est d’aider les gens à aller mieux. Vraiment. Sans pour autant construire des fortunes financières là-dessus, et sans jamais rejeter la médecine dite scientifique, qu’ils et elles ne vous conseilleront pas d’éviter.

En Bretagne – ce n’est pas le seul endroit, mais c’est celui que je connais le mieux, c’est chez moi ! –, ils ou elles ont parfois un cabinet installé. Mais ces guérisseuses et guérisseurs d’aujourd’hui n’ont rien inventé. Ce sont les héritiers de traditions souvent millénaires, comme je l’indiquais plus haut. Et ils et elles s’affichent comme tel·les.

Certes, le vocabulaire a changé. On les appelle magnétiseurs·euses ou énergéticien·nes. Aujourd’hui, ces guérisseurs et guérisseuses breton·nes installé·es parlent français, et souvent, ils et elles ne connaissent plus les formules qui se transmettaient encore il y a à peine 30 ans. La perte de la langue d’origine a entraîné, entre autres, la perte de nombre de ces “secrets”. Mais ils et elles continuent à pratiquer un art qui continue à se transmettre, lui. Tant pis si on le renvoie dans la sphère nébuleuse de l’ésotérisme, où atterrit à peu près tout ce qui échappe à la pensée cartésienne. La Bretagne et Descartes ne se sont de toute façon jamais beaucoup fréquentés :p

7. L’Atelier des guérisseuses

L’Atelier des guérisseuses n’a pas d’autre ambition que de vous emmener vous promener. À la découverte des remèdes de grand-mères qui ne se transmettent plus que dans des cercles très fermés. Ou, au mieux, on se passe encore quelques-uns de ces “secrets” dans une même famille.

Attention, il ne s’agit pas du tout de vous proposer ces remèdes naturels anciens comme soins qui remplaceraient ceux qu’on vous aurait prescrits ! En aucun cas. Mais d’observer ensemble ce qui se faisait autrefois.

Vous reconnaîtrez parfois certaines des recettes que des herboristes, naturopathes et autres praticien·nes de santé « naturelle » ont réactualisées. Mais vous lirez aussi des pratiques qui vous amuseront, vous feront sourire. Ou vous feront franchement rire ! Soyez indulgent·e. Dans 50 ans, un siècle, peut-être bien moins que ça, ceux et celles qui nous auront succédé souriront peut-être à leur tour en entendant parler de nos pratiques actuelles.

8. Premières étapes dans l’exploration des remèdes naturels d’autrefois

Les listes d’anciens remèdes s’étendent à l’infini, et j’aurais bien du mal à tous les recenser ici. Je vous invite donc simplement à un voyage de curieux·se, en picorant ici et là parmi tous ces remèdes anciens.

Au programme…

Se débarrasser des verrues

Je vais commencer ici par ce qui était mis en œuvre pour se débarrasser des verrues, répandues à toutes les époques et parmi toutes les populations. La pomme est la star des traitements qu’on préconisait partout en Bretagne, en France et au-delà.

Rhumes et grippes au Québec

Je vous emmènerai aussi faire un tour au Québec, où plantes et arbres ont servi longtemps à soigner les rhumes et les grippes. Notamment les résineux, trésors incomparables de ce pays. Le Breton Jacques Cartier, explorateur célèbre des côtes du “village” (kanata, terme iroquois qui a donné Canada, désignait un village, et une terre par extension) dans la première partie du 16e s., devait la vie de ses équipages à l’“arbre de vie”, le Thuya occidentalis. Les natives et natifs leur avaient appris comment consommer son écorce pour combattre le scorbut. Et c’est aussi à elles et à eux que l’usage médicinal des résineux a permis de soigner d’innombrables rhumes et affections pulmonaires dont étaient atteints les nouveaux habitants de ces contrées.

Thuya occidentalis, natif au Québec

Thuya occidentalis, arbre natif au Québec

Onguent et peste : le très fameux “vinaigre des 4 voleurs”

Vinaigre des 4 voleurs et Grande Peste

On évoquera aussi ce “vinaigre des 4 voleurs” remis au goût du jour il n’y a pas très longtemps. Certaines compagnies commerciales ont très bien compris qu’aller piocher dans les anciens remèdes pouvait être une source financière incomparable ! On ira voir d’un peu plus près les originaux, et comment vous pouvez vous-même fabriquer ce liniment.

L’exploration ne s’arrêtera pas là, mais réservons-nous quelques surprises… 😉

9. Se débarrasser des verrues et des dartres

Partout en Europe, on se transmettait de nombreuses façons de se débarrasser des verrues. Très souvent, la disparition d’une verrue était liée à la dégradation d’un fruit, qu’on enterre ou qu’on laisse pourrir quelque part.

Ces méthodes ont des origines très anciennes, puisqu’on en trouve trace déjà, entre autres, chez les Grecs antiques Pline l’Ancien (naturaliste auteur d’une encyclopédie en 37 volumes) ou Dioscoride (médecin et botaniste).

Guérir les verrues selon Dioscoride et Pline l’Ancien

Pour guérir les verrues et poireaux des mains ou des autres parties du corps, voici la prescription de Dioscoride : au renouvellement de la lune, se munir d’autant de pois chiches qu’on a de verrues. Avec chaque pois, toucher une verrue. Réunir ensuite tous les pois dans un linge que l’on jette derrière soi.

Pline l’Ancien proposait un moyen identique : à la première lune, toucher chacune des verrues avec un pois, mettre ces pois dans un nouet et le jeter derrière soi.

Jusqu’à la Renaissance, la connaissance des planètes et de l’astrologie faisait partie intégrante du bagage que tout médecin devait acquérir. Et c’était impératif, selon Hippocrate, considéré par beaucoup à l’origine de la médecine moderne. D’où cette intervention de la lune. Mais les druides de l’ancienne tradition celtique ne l’auraient pas désavoué, eux qui étaient à la fois guérisseurs et astronomes…

Par le feu et l’eau…

Dans les Vosges, par exemple : il fallait compter autant de pois qu’on avait de verrues et les jetter dans le feu, en se sauvant aussitôt.

En Poitou, il fallait jeter autant de pois qu’on avait de verrues dans le puits.

En Saintonge, en Touraine, en Provence, il fallait en plus s’enfuir à toute vitesse pour ne pas entendre le bruit des pois tombant dans l’eau du puits.

Remèdes naturels : l'aide du puits

En Normandie, le procédé est très similaire, et décrit par un Dr A. Guiton :

Las d'essayer tous les topiques populaires en usage contre les verrues dont il avait les mains recouvertes, le sieur X. tenta le traitement infaillible. Scrupuleusement il compta un nombre de petits pois égal à celui de ces petites tumeurs, les déposa dans un pot à pommade au fond de sa cave.

Bientôt les verrues commencèrent à se dessécher, quelques-unes disparurent, puis tout à coup la guérison s'arrêta.

Surpris, le sieur X. alla voir dans le coin obscur, il trouva le petit pot complètement à sec, l'eau s'était évaporée. Le malade remplaça le liquide et bientôt la guérison fut complète.

À Saint-Pierre-et-Miquelon, la méthode des pois s’est transformée. On y préconisait de compter autant de grains de sel marin que de verrues. On les jetait dans le feu et on sortait avant de les entendre crépiter. Si on échappait à ce crépitement, la guérison était assurée. Je soupçonne les Terre-Neuvas, ces pêcheurs au long cours qui ont longtemps fréquenté ces îles, d’être à l’origine de l’exportation de cette méthode, et d’y avoir ajouté… leur grain de sel !

Par les fruits et les plantes

Oignon

En Bretagne, il fallait frotter la verrue avec un oignon (ou, variante, avec un morceau de lard). On enfouissait ensuite cet oignon sous terre. Et on attendait que cet oignon pourrisse : une fois la dégradation accomplie, la verrue devait avoir disparu.

Pommes

Les pommes sont l’un des fruits les plus courants chez nous, en Bretagne. Elles font partie de coutumes très diverses et très solidement ancrées. Et vous le savez, on en fait un excellent cidre, qui peut donner un tout aussi bon vinaigre de cidre. Auquel aujourd’hui on attribue de très nombreuses vertus…

La pomme et les verrues

La consigne y était la suivante : choisir une pomme sur l’arbre (ne pas la cueillir). La couper en deux en laissant l’une des moitiés attachée au pommier. Frotter la moitié détachée sur la verrue, puis replacer cette partie de la pomme contre l’autre restée attachée à l’arbre. Les fixer ensemble avec une cheville de bois. Lorsque la pomme pourrit, la verrue disparaît.

Un « recueil de recettes » du 17e siècle

Les « dames charitables » ont souvent activement transmis les recettes des remèdes traditionnels. Ces personnes issues de la noblesse, guidées entre autres par leur foi religieuse, s’attachaient à apporter leurs soins aux plus démunis. Pour pouvoir le faire, elles recueillaient souvent ces recettes auprès des populations qu’elles aidaient. L’une d’entre elles, Marie de Maupeou, épouse Fouquet et mère du superintendant de Louis XIV, a publié un recueil de ces remèdes.

Pour y soigner les verrues, voici ce qu’elle préconisait. On y retrouve la même méthode qu’utilisée partout ailleurs dans le pays :

Prenez une pomme et la coupez par la moitié, frottez la verrue avec la pulpe interne de cette pomme, jusqu'à ce qu'elle devienne comme tiède par le mouvement de la friction.

Enfilez ensemble ces deux moitiés de pomme, et conservez-les dans un lieu bien fermé. Aussitôt qu'elles commenceront à pourrir, les verrues commenceront a guérir, et quand elles seront tout à fait pourries, les verrues seront entièrement guéries. Que si avant d'être pourries quelque animal les mangeait, les verrues ne guériraient pas. 

Recueil de recettes - Madame Fouquet

Cette utilisation des pommes pour venir à bout des verrues a voyagé, là encore, jusqu’à Saint-Pierre-et-Miquelon. Et je soupçonne à nouveau les Terre-Neuvas de ne pas être étrangers à cette exportation. Mais elle semble avoir réuni pomme et feu : la pratique consistait à y frotter les verrues avec une pomme qu’on brûlait ensuite immédiatement.

Saule, campanule ou sureau à la rescousse

Dans le Bourbonnais (nord du Massif central), on préconisait d’utiliser des feuilles de saule ou de campanule. Là encore, il s’agissait de compter : il en fallait autant que de verrues. On devait se rendre dans une commune différente de la sienne pour y frotter chaque verrue avec l’une des feuilles. Ce qu’on devait répéter pendant 9 jours ! Et au terme de ces 9 jours, il fallait enterrer ces feuilles dans un endroit secret. Les verrues étaient censées disparaître lorsque les feuilles se seraient décomposées dans le sol.

En Bretagne, on conseillait aussi de frotter les verrues avec de la graine de sureau, censée les faire disparaître.

Aujourd’hui, on partage encore la recette de grand-mère à base de fenouil sauvage et de lait pour se débarrasser des verrues.

La chélidoine, ou l’« herbe aux verrues »

Pour les époques un peu plus récentes, j’ai toujours entendu ma mère et ma grand-mère vanter les mérites de la chélidoine contre les verrues. Et les guérisseuses avec lesquelles j’ai eu l’occasion d’échanger n’ont pas manqué de confirmer.

Chelidonium majus, remède naturel contre les verrues

La grande chélidoine, nom botanique : Chelidonium majus, remède naturel contre les verrues

Cette plante très courante partout en Europe sécrète un suc, un latex jaune orangé, réputé pour son action sur les verrues. Certain·es de mes informatrices, mais ça n’est pas unanime, recommandent d’inciser légèrement la verrue avant d’appliquer le latex de la chélidoine. On l’applique jusqu’à disparition de la verrue.

Limace ou sang de taupe au menu…

Remèdes naturels anciens : sang de taupe

Autre remède préconisé autrefois, en Bretagne mais pas seulement : frotter la verrue avec une limace vivante qu’on plante ensuite sur l’épine d’une buisson, où on la laisse sécher. Et toujours en Bretagne, le sang d’une taupe frotté sur une verrue ou un cor était censé la guérir.

Pratiques barbares d’un autre âge ? Pauvres limaces ? Oui, pauvres limaces : aujourd’hui, pour s’en débarrasser, beaucoup fabriquent des pièges faits de bouteilles où on les noie dans de la bière. Dont elles raffolent, paraît-il.

Et je pense aussi aux escargots, qu'on “trait” sans vergogne – c'est le terme utilisé ! – pour fabriquer un produit cosmétique à base de leur bave. Si vous le faites de façon artisanale, il paraît que certains peuvent en réchapper. Mais lorsque ces petites bêtes qui n’avaient rien demandé sont “traites” par l’industrie, pensez-vous qu’on se soucie d’épargner leur vie ?

Quant aux taupes, je ne connais pas toutes les méthodes utilisées pour en débarrasser les jardins, mais je n’ai pas entendu parler de celles qui les laisseraient en vie non plus. Alors, on reparle tout de suite des pratiques “barbares” du passé ?

Efficaces ou non, ces remèdes naturels anciens ?

Je n’ai pas testé tous les anciens remèdes : certains me paraissent un peu trop éloignés de mes pratiques. En ce qui me concerne, limaces et taupes peuvent dormir en paix. De plus, je ne suis pas vraiment sujette aux verrues. Mais j’ai essayé le système de la pomme. Ça ne coûte rien et ça ne présente aucun danger. Malheureusement, sur moi en tout cas, ça n’a eu aucun effet! 

En revanche, le suc de la chélidoine s’est révélé très précieux et m’a en effet débarrassée, dans un temps assez court, de l’une de ces excroissances disgracieuses. Quant à la limace ou au sang de taupe, comme dirait ma petite voisine de 11 ans : “Même pas en rêve !”

Des remèdes naturels d’aujourd’hui
contre les verrues

Suc de chélidoine

Le suc de chélidoine (Chelidonium majus) s’est montré le plus efficace des traitements contre une verrue que j’ai pu essayer. À raison de 2 applications par jour pendant une dizaine de jours, celle que j’ai traitée n’a pas résisté. Préférez la teinture-mère si vous n’avez pas l’habitude d’utiliser des plantes directement, pour éviter tout inconvénient que vous ne maîtrisez pas. Si vous optez pour cette teinture-mère de chélidoine, ne dépassez pas le temps d’utilisation indiqué.

Huiles essentielles : plusieurs combinaisons possibles

Tea tree & cannelle de Ceylan (écorce)

Cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum) et tea tree (Melaleuca alternifolia cv Australie) en synergie peuvent venir à bout d’une verrue. À raison d’une goutte du mélange directement sur la verrue, en protégeant la peau saine autour, 2 fois par jour pendant dix jours au plus.

Vous pouvez aussi préparer un liniment composé de 2 ml de vinaigre de cidre additionné de 10 gt de tea tree et de 10 gt de cannelle de Ceylan et procéder de la même façon.

Citron zeste, cyprès toujours vert & lavande vraie

C’est la combinaison que j’utilise de préférence pour les enfants. Préparez un mélange à part égale d’essence de citron zeste (Citrus lemon), d’HE de cyprès toujours vert (Cupressus sempervirens)d’HE de lavande vraie (Lavandula angustifolia) et de vinaigre de cidre. Appliquez sur la verrue, en protégeant la peau saine autour, 2 fois par jour.

À la place de la lavande vraie, on peut opter pour l’HE de thym à linalol (Thymus vulgaris ct linalol), excellente antivirale.

Recommandations
Huiles essentielles contre les verrues sur les mains de votre enfant : s’assurer que l’enfant ne porte pas les mains à son visage et/ou ne se frotte pas les yeux pendant au moins 1/2 heure après application du mélange.
On peut protéger la zone sensible par un pansement.

Si vous êtes curieux…

Et si jamais vous êtes tenté·e d’essayer le système des Grecs anciens en allant jeter des pois dans un puits avant de vous enfuir en courant, surtout n’oubliez pas de venir partager l’expérience. Contrairement à ce qu’on raconte, la curiosité n’est pas un vilain défaut et peut donner lieu à de vraies parties de fou-rire !

Références

Merci infiniment à Soazic, Marie et Mariannick, pour la transmission sans condition 🙂

Les images de rebouteuses de Bretagne proviennent de Cartolis, base de données du Musée de la carte postale (consacré principalement aux anciennes cartes postales de Bretagne).


ANSM – Pharmacopée : Liste A des plantes médicinales utilisées traditionnellement

Des publications précieuses :
Bernard Assiwini, Recettes typiques des indiens, Leméac, 1972
Jean-Claude Dupont, Le forgeron-soigneur au Canada français, Conférence présentée le 12 novembre 1981 devant L'Académie des Lettres et des Science humaines de la Société royale du Canada
Marie de Maupeou Fouquet, Recueil de receptes choisies, expérimentées et approuvées, contre quantité de maux fort communs, tant internes qu'externes, invétérés et difficiles à guérir, 1675 
Gosset, Révélation cabalistique d’une médecine universelle tirée du vin, avec une manière d’extraire le Sel de la Rosée et une dissertation sur les lampes sépulcrales, 1735
Jean-Marie Francœur, Genèse de la cuisine québecoise, Fides, 2011
Serge Gauthier, Un témoin exceptionnel de la longue lignée des ramancheurs Boily, et Flavien Boily dit le Ramancheur (1839-1920), un soigneur du peuple, encyclobec.ca, 2002
Jean-Pierre Goubert, “L’art de guérir. Médecine savante et médecine populaire dans la France de 1790”, Annales. Histoire, Sciences Sociales, n°5, EHESS, 1977
Henri Graulle, “Médecine populaire et guérison magico-religieuses dans le Bourbonnais occidental”, Arts et traditions populaires, n°2, PUF 1963
André Julliard & René Luneau, “La Médecine populaire dans les campagnes françaises aujourd'hui. Bibliographie thématique”, Archives de sciences sociales des religions, n°54.1, EHESS, 1982
François Laplantine, “La maladie, la guérison et le sacré. Médecines populaires et savantes de la France contemporaine”, Archives de sciences sociales des religions, n°54.1, EHESS, 1982
François Leduc, “Les médecines douces : alternatives ou compléments à la médecine traditionnelle”, Santé mentale au Québec, 11-2, 1986
Arnauld Martin-Ostróżka, “Médecine populaire, médecine savante: Analyse comparée de discours médicaux, aux XVIIIe et XIXe siècles”, Ethnologie française, 22-4, PUF, 1992
Marie de Maupeou, épouse Fouquet, Recueil de remèdes, 1679
Adelin Moulis, “Médecine populaire en Ariège”, Arts et traditions populaires, n°2, PUF, 1961
Clémentine Raineau, Maladie et infortune dans l'Auvergne d'aujourd'hui : médecins, guérisseurs et malades d'un bourg montagnard à l'hôpital, thèse de doctorat, EHESS, 2001
Paul Romieux, Les Vieux Remèdes bretons, Éditions Jouve & Cie, 1937
Francine Saillant, “Le rhume et la grippe: Recettes québécoises de médecine populaire”, Ethnologie française, 21-2, PUF, 1991
Pierre Saintyves, La guérison des verrues : de la magie médicale à la psychothérapie, Librairie Critique, 1913
Claude Seignolle, “Le Folklore du Languedoc (Gard-Hérault-Lozère). Cérémonies familiales, sorcellerie et médecine populaire, folklore de la Nature”, Arts et traditions populaires, n°1, PUF, 1961
Sylvain Sionneau, Les médecines illégales et les médecines populaires en France au XIXe siècle, avec l’exemple du Maine-et-Loire, Histoire Université d'Angers, 2013
Anne Street, “Médecine populaire des îles Saint-Pierre et Miquelon”, Arts et traditions populaires, PUF, 1959
Histoire des sciences médicales, n°1, Société française d'histoire de la médecine, 1968

  • J’ai exerimente le sureau par un voisin qui « coupe le feu » egalement. Du sureau, mais pas n’importe quoi et dans un rituel! Un mois apres « traitement » la verrue ici depuis des mois a sechée comme prévu.

    • Corinne et Marguerite dit :

      Merci Desno pour ce partage d’expérience. Qu’est-ce que vous voulez dire par « Du sureau, mais pas n’importe quoi » ? Une espèce de sureau particulière a été utilisée ? Et à quoi ressemble le « rituel » dont il est question ?
      Merci, ces précisions pourraient être fort utiles à celles et ceux qui vous liront 🙂

  • Jacques Santerre dit :

    J’espère que la suite vient bientôt, vous donnez toujours des infos qu’on ne trouve pas ailleurs

  • Elodie Verclet dit :

    Très très intéressant, merci

  • Excellent, comme chaque fois ! C’est très fouillé et détaillé. C’est vrai qu’il y a des choses surprenantes mais ça fait quand même réfléchir. Je ne vais plus regarder les pommes tout à fait de la même façon. Merci.

    • Corinne Essentielle Marguerite dit :

      Les pommes sont en effet un petit miracle de la nature 😉 Merci Brieg. 🙂

  • Murielle dit :

    Super, merci pour cet article

    • Corinne Essentielle Marguerite dit :

      Merci Murielle 🙂

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