II. Rhume et grippe au Québec… et ailleurs


Diskonterez – Guérisseuse Bretagne

L’Atelier des guérisseuses vous invite à une balade dans les remèdes naturels d’autrefois, remèdes de “grand-mère” ou de “bonne femme”. Et vous propose chaque fois des remèdes possibles d’aujourd’hui.

Deuxième article de la série Guérisseuses : comment soigne-t-on le rhume et les refroidissements dans la médecine populaire au Québec… et ailleurs ?

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Si vous êtes pressé·e et souhaitez connaître les huiles essentielles
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Je crois personnellement que la véritable médecine traditionnelle est celle dont les origines se perdent dans la nuit des temps et qui était pratiquée par certaines de nos mères, par des herboristes, par des ramancheurs, par des sages femmes, par des guérisseurs populaires ou par des shamans amérindiens qui utilisaient la naturopathie, les techniques manuelles ainsi que les connaissances énergétiques.
Cette médecine populaire de souche lointaine constitue, à mon point de vue, la vraie médecine traditionnelle.

C'est ce qu’écrivait François Leduc, psychologue et psychothérapeute québecois, en 1986.

Remèdes de grand-mères : rhume et grippe

1. Ramancheurs, guérisseurs et guérisseuses au Québec

Rhume & grippe au Québec et ailleurs

Au Québec, les rebouteux, ou ramancheurs, ne sont pas vraiment mieux accueillis par la Corporation des Médecins que nos guérisseurs et guérisseuses ne le sont en France par l’Ordre des Médecins. Pouvoir et énormes intérêts financiers ont au Québec le même poids qu’ailleurs. Pour autant, ils et elles n’ont pas forcément disparu, même si aujourd’hui, nous dit l’historien Serge Gauthier, ils et elles exercent souvent avec d'autres formations et des diplômes reconnus…

Mais ils et elles ont laissé des traces, explorées aujourd'hui par les anthropologues et les ethnologues. L’anthropologue Francine Saillant a travaillé sur un corpus de plus de 4 200 recettes recueillies et mises en pratique dans les familles québécoises depuis au moins les années 1880. Plus de la moitié de ces recettes concernent les soins lors des rhumes et des grippes.

Boily le ramancheur
Ramancheur

Les ramancheurs étaient l’équivalent de nos rebouteux ou rebouteurs : ils remettaient les os du squelette en place lorsque c’était nécessaire. Et, nous dit l’historien Serge Gauthier, ils étaient souvent forgerons : habitués à recaler les os des chevaux, leur don s'étendait aux humains…

En explorant un peu les préconisations transmises par voie orale qu’elle et d’autres ont relevées, on retrouve beaucoup de points communs avec des pratiques traditionnelles recueillies dans d’autres régions d’Europe. Les colons venus s’installer sur ces nouveaux territoires il y a quelques siècles les y avaient apportées dans leurs bagages.

Mais il s’y est produit deux choses qui les ont légèrement modifiées parfois. D’abord, l’adaptation au territoire et à ses ressources propres. Une adaptation qui peut nous faire réfléchir, en des temps où l’impact de la circulation des marchandises devient l’un des facteurs problématiques pour le climat. Tout ce qui se faisait par le passé n’est pas forcément parfait, loin de là. Mais s’appliquer à utiliser d’abord les ressources proches, c’est aussi réfléchir à l’idée que la nature autour de nous a produit ce qui peut nous servir là où nous sommes…

Parallèlement, les anciens colons avaient aussi pu bénéficier d’un savoir transmis par les natifs et natives. Qui, bien sûr, s’appuyaient depuis toujours sur les ressources naturelles du territoire. Ce sont ces ressources qu’on retrouve, rien d’étonnant, dans les formulations recueillies.

2. Remèdes métissés sur des bases connues

Moutarde, sapin et gin

On y note que les ingrédients phares dans les pratiques de soin des rhumes au Québec sont la moutarde, le sapin et le gin. La moutarde est le principal ingrédient des cataplasmes. Quant au sapin, les natives et natifs ont transmis leurs usages médicinaux de son écorce ou de sa sève dans les sirops et les tisanes. Le gin, importé par les colons anglais, sert à l’ingestion de boissons chaudes. Un peu comme le rhum, importé des anciennes colonies, « réchauffait » les grogs européens à base de miel !

Les deux principes les plus importants dans les préconisations recueillies sont de garder le corps au chaud, ou de provoquer cette chaleur, pour contrer le « coup de fret » (froid), et d’entretenir, de conserver ou de retrouver ses forces.

Le castor à toutes les sauces

Marguerite et les castors

Le castor est un animal emblématique au Québec. Il fournissait viande et peaux salutaires pour la survie au quotidien dans des conditions climatiques difficiles. Accessoirement, le chapeau en castor, dont les peaux étaient exportées, faisait fureur en Europe à la fin du 16e siècle, pour redevenir à la mode à la fin du 17e après avoir été mis au rencart.

Chasseurs et cuisinier·es l’ont délaissé depuis. Et vous n’avez sûrement pas échappé à la campagne “Sauvez un arbre, mangez un castor” qui reparaît régulièrement sur les réseaux sociaux. Ce qui peut sembler humoristique vu d’Europe ne l’est peut-être pas au Québec : les castors ne cessent jamais d’abattre les arbres. Je me demande ce qu’on penserait, en Amazonie, d’une campagne “Sauvez un arbre, mangez un humain”. Parce que dites, quand même, à mon avis, les plus grands destructeurs d’arbres ne sont certainement pas les castors… Bref ! :p

Sauvez un arbre, mangez un castor

Les natifs et natives le consommaient régulièrement. Bernard Assiwini, écrivain québécois, dont les origines mélangent Cri et Algonquin, a partagé (voir Références) une recette traditionnelle huronne de sagamité. Le sagamité est un plat habituellement à base de farine de maïs, et parfois de blé comme ici, qui servait à accueillir les invités des tribus. Le castor y figure en bonne place.

La Sagamité huronne de B. Assiwini

4 livres de chair de truites en grossiers morceaux
4 livres de jarret d’orignal en cubes de un pouce
3 livres de viande de castor coupée en morceaux de deux pouces
(ou 3 livres de lard maigre coupé en morceaux de deux pouces)
2 livres de fèves rouges bien trempées (12 heures)
2 livres de blé d’Inde lessivé (maïs lessivé)
6 têtes d’ail des bois (ou deux gros oignons) coupées finement
1/2 tasse de sucre d’érable
Sel végétal et poivre

Méthode

Mélangez le tout et mettez dans un gros chaudron de fer, couvrez d’eau,

de sel et de poivre au goût.
Couvrez le chaudron, et mettez sur un feu extérieur,
ou dans un (grand) four à 275° F.
Laissez cuire pendant 12 à 18 heures

Mais certaines parties de l’animal servaient aussi à se prévenir des affections des voies respiratoires, tout en permettant de garder des forces. « Pour la maladie d’hiver, à l’automne, on tue des castors et l’on garde les rognons que l’on mangera pendant l’hiver lorsqu’on est malade. »

Ail et oignon devaient être consommés tous les jours pour s’assurer des défenses solides. On portait parfois un « petit carré de camphre » attaché aux vêtements, pour éloigner le risque, ou on attachait un tissu imbibé de gomme ou de résine à la tête de son lit.

Quant au sucre d’érable, le principal édulcorant dans l’alimentation générale, il servait à adoucir l’amertume de certaines tisanes et décoctions, et entrait dans la composition de la plupart des sirops.

Pépites de sucre d'érable

Pépites de sucre d’érable

Si vous avez envie de tenter la fabrication de votre sucre d’érable, voir cette proposition de méthode.

3. Remèdes à boire : tisanes, décoctions et ponces

Tisanes et décoctions faisaient la part belle à la gomme et à l’écorce des arbres résineux : sapins, épinettes (Picea spp.), pins (Abies spp) ou buis de sapin (Taxus canadensis). Ou à des arbres aux fruits rouges comme le pembina ou viorne trilobée (Viburnum tribolum), le sumac vinaigrier (Rhus typhina), le sorbier d’Amérique ou “arbre des bourgeois” (Sorbus americana), le hart rouge (Cornus sericea), ou encore à l’achillée millefeuille (Achillea millefolium) pour apaiser la fièvre.

La gomme de sapin, qui portait le nom de « baume du Canada », était vendue sous forme séchée (appelée sirouenne) par des natives itinérantes. On recommandait de faire bouillir l’écorce ou la gomme du sapin dans de l’eau, pour en obtenir une tisane.

L’équivalent de notre grog était appelé ponce, un terme dérivé du vieux français « ponche ». Il était constitué d’un mélange de gin en général, parfois de vin, d’eau chaude, de miel et de jus de citron. L’objectif était de faire transpirer après avoir avalé ce mélange le plus chaud possible.

Résine de sapin

Résine de sapin

Les sirops préconisés étaient des préparations à base d’écorces, de gomme (résine) ou de fruits (caboches) des arbres cités plus haut, mais aussi des produits du potager, comme l’oignon. Selon les informations recueillies, « les écorces des arbres résineux, une fois bouillies, produisent une substance liquide de couleur rouge ». Ils étaient donc obtenus en faisant bouillir la matière végétale, à laquelle on ajoutait du sucre provenant de la sève de l’érable.

Autres recettes : gin et rognons de castor, ou bien œuf et miel, ou bien mélange de vin rouge et de lait, ou encore eau de suie, recueillie dans le poële et ébouillantée.

Castor crêpes Remy Tornior

4. Cataplasmes et embaumements

Les cataplasmes de moutarde, l’un des ingrédients principaux, étaient un remède majeur. « On guérit la grippe avec des mouches de moutarde : on prenait de la moutarde sèche que l’on diluait dans un peu d’eau, ensuite on étendait cette pâte dans un papier ou “mouche” que l’on plaçait sur la poitrine et sur le dos. » On utilisait aussi parfois des cataplasmes de graines de lin ou de sève de sapin ou de pin.

L’embaumement préconisé par nos modernes aromacologues étaient une préconisation courante de la médecine populaire, au Québec comme ailleurs. Les produits étaient appliqués sur le corps qu’on enveloppait ensuite de flanelle ou de laine : l’idée était de maintenir le corps au chaud.

Moutarde blanche (Sinapis alba)

La moutarde blanche (Sinapis alba), vedette des cataplasmes

On combinait souvent les divers types de remèdes, en utilisant pour chacun les mêmes ingrédients : tisane de gomme de pin accompagnée de cataplasmes et de sirop avec la même gomme.

5. Des remèdes voyageurs

On trouve de nombreux points communs entre les pratiques de médecine populaire au Québec et celles qui exist(ai)ent ailleurs. La différence la plus notable, mais qui n’a rien d’étonnant, est comme je le notais plus haut, qu’on y tirait profit des ressources propres au territoire. Ce qui explique que sur une même base, les plantes utilisées ne sont pas toujours les mêmes. Même si cela arrive aussi.

En Bretagne

Bretagne

En Bretagne… Oui, il faut vous habituer ! La Bretagne, c’est mon pays, elle restera toujours en tête dans mes recherches. Et puis les Breton·nes sont connu·es pour être de très grand·es voyageuses·eurs depuis des siècles. Rien d’étonnant si on en trouve toujours un·e près de chez soi, où que l’on soit dans le monde. Il y a d’ailleurs une Bretonne qui donne des cours d’aromathérapie – très appréciés, m’a-t-on dit – tout en étant installée tout là-bas en Martinique ! 🙂

En Bretagne donc, disais-je, on soignait un rhume avec de l’oignon. On le préparait en y creusant un trou qu’on remplissait avec de la graisse de mouton et qu’on rebouchait avec la peau de l’oignon. On le faisait ensuite cuire sous la cendre. Après cuisson, on retirait les peaux pleines de cendres. Le reste de l’oignon cuit de cette façon servait de baume, qu’on appliquait très chaud sur les pieds et au niveau de l’estomac.

Pour les maux de gorge, on entourait le cou d’un bas de laine rempli de cendre de bois, qu’on gardait toute la nuit. Le mal était censé avoir disparu le lendemain.

Pour l’angine, on recommandait un cataplasme à base de blanc de baleine et de bouse de vache…

Enfin contre la fièvre, certain·es conseillaient d’envelopper son petit doigt avec la peau qui enveloppe le blanc d’œuf. Une journée plus tard, la fièvre devait avoir disparu. Ou bien de faire infuser la « seconde peau » du noyer dans du vinaigre pendant une nuit. On appliquait cette infusion en croix sur le pouls. Autre remède : verser un peu d’eau-de-vie de vin dans du lait et boire le mélange au tout début d’un frisson de fièvre. Il était recommandé de ne verser l’eau-de-vie dans le lait qu’au moment exact où on consommerait le mélange, pas avant.

Ou bien encore, on préparait un emplâtre avec 5 gousses d’ail, 5 racines de persil, un peu de suie de cheminée et une bonne pincée de gros sel. On appliquait cet onguent pendant 9 jours. Le neuf est un chiffre qu’on retrouve dans de très nombreuses formules et formulations en Bretagne. Et ailleurs dans les pratiques traditionnelles…

En Vendée

Vendée

Dans le bocage vendéen, les tisanes étaient également très utilisées lors des refroidissements. Pour une bronchite aiguë, on préconisait la tisane de pulmonaire (Pulmonaria officinalis), de capillaire (Adiantum pedstum), de bourrache (Borago officinalis) mais aussi du fruit du “pin franc”, ou “pigne de pin”. Et on appliquait, en parallèle ou bien si les tisanes ne suffisaient pas, des cataplasmes de moutarde, qui portaient là aussi le nom de “mouches”.

Chaleur et suées y étaient autant recommandées qu’au Québec. Pour une angine, on appliquait un bas de laine rempli de cendres chaudes autour du cou du malade, avant le coucher. Ou bien on faisait chauffer des feuilles de laurier commun, qu’on maintenait autour du cou avec un foulard.

On y utilisait le raifort et la moutarde en cataplasmes. Et on y faisait un gargarisme « composé de mûres, de pointes de ronces sauvages, de fleurs de chèvrefeuille, mélangées avec un peu de miel, de vinaigre et d’eau ».

Et pour faire tomber le « trop de chaleur », c’est-à-dire la fièvre, on appliquait autour des poignets des linges imprégnés d’eau-de-vie et dans lesquels avaient été pilés des escargots.

Les plantes et arbres étaient tout autant sollicités : infusion de centaurée (Centaurium erythraea), d’écorce de bouleau (Betula lutea), d’épine-vinette (Berberis vulgaris), d’écorce ou de feuilles de frêne (Fraxinus americana), de houx (Ilex aquifolium), ou de saule (Salix alba).

En Valais (canton suisse)

Valais

L’utilisation d’infusions d’achillée millefeuille qui se pratiquait au Québec se retrouve en Valais. On y ajoutait de l’herbe de la Saint-Jean, des feuilles de sauge et de l’absinthe, pour produire une suée abondante et chasser la fièvre.
L’absinthe faisait partie des plantes couramment utilisée en médecine populaire. Mais aussi en médecine “savante” autrefois :

L'absinthe est une des plantes indigènes les plus précieuses. Les anciens ont célébré ses vertus. Galien la regardait comme un puissant tonique, et cette opinion est encore celle des médecins les plus distingués de nos jours. Lupis a publié de nombreuses observations constatant que l'extrait d'absinthe, donné à la dose de 2 à 4 grammes, a guéri des fièvres intermittentes de divers types. Ce fébrifuge a réussi entre les mains de Pinel, qui l'employait fréquemment à l'hôpital de la Salpêtrière, dans celles d'Alibert, de Burtin, de Wauters, qui l'a proposé comme succédané du quinquina et du quassia amara.

Pour une angine, un engorgement des amygdales, les maux de gorge en général, on infusait de l’aigremoine (Agrimonia eupatoria). Ou bien de la guimauve (Althaea officinalis) qu’on utilisait en gargarismes.

Pour calmer une bronchite chronique, on émulsionnait de l’huile d’amandes douces avec de la gomme arabique.

En Bourbonnais

Bourbonnais

On retrouve ici le sachet de camphre qu’on faisait porter attaché aux vêtements au Québec pour éloigner le risque de rhume ou d’affection respiratoire. Mais en Bourbonnais, attaché autour du cou, il servait à prévenir de la diphtérie. Rien n’indique cependant qu’il n’avait pas aussi fonction de repousser les affections respiratoires.

Pour la fièvre, on y optait pour la tisane de houx ou l’eau de laitue. En prévention, on utilisait des herbes, cueillies à la Saint-Jean, dans un sachet qui devait être glissé sous son traversin jusqu’à la Saint-Jean suivante. Il fallait réunir pour ça neuf brins de sauge, de menthe sauvage, de tanaisie et de menthe pouliot.
Une forte fièvre tombait après application d’un cataplasme d’oignons crus à la plante de pieds.

Pour la grippe, l’un des remèdes principaux était l’infusion de menthe sauvage. Et pour la coqueluche – qu’on pensait il y a peu avoir éradiquée en Europe mais qui semble revenir –, limaces et escargots, déjà actifs pour se débarrasser des verrues, semblent avoir eu des propriétés intéressantes. Ils étaient « cuits en trois bouillons » pour produire un sirop. Ou bien on optait pour le sirop de gui d’aubépine.

6. Des plantes conseillées autrefois… et aujourd’hui

Aujourd’hui, si vous demandez conseil à des herboristes, il est probable qu’ils ou elles vous recommanderont les plantes suivantes en infusion contre la toux : amande, angélique, aunée, chou, bourrache, bouillon-blanc, capillaire, coquelicot, drosera, guimauve, hysope, lierre terrestre, pâquerette, mouron rouge, pulmonaire, myrte, pavot, primevère, serpolet, tussilage, véronique, violette. (1 cuillerée à dessert de matière végétale par tasse d’eau. 3 à 4 tasses par jour. Pour le suc d’une plante fraîche, 40 à 50 g par jour.)

Et pour la fièvre, ils et elles vous orienteront vers : absinthe, ache, arnica, aulne, bouleau, buis, petite centaurée, chêne, chicorée, drosera, eucalyptus, noyer, frêne, germandrée, primevère, houblon, millepertuis, saule, souci, pervenche, peuplier, quinquina, valériane, hêtre.

Des huiles essentielles  
pour l’hiver

Pour vous aider des huiles essentielles pour soulager votre rhume ou une autre affection des voies respiratoires, voici quelques pistes pour vos synergies. Vérifiez toujours les dosages possibles et les contre-indications propres à chaque HE selon votre profil personnel.

Prévention

Pour booster le système immunitaire, pensez à l’HE de tea tree (Melaleuca alternifolia). Elle est réputée stimuler la production d’alpha-immunoglobulines, protectrices des muqueuses des voies respiratoires. Vous l’appliquerez sur la plante des pieds : la diffusion dans le corps s’y fera sans précipitation, et vous aidera à vous protéger pendant plusieurs heures. Faites-le chaque matin après votre toilette, et avant de partir vers vos activités extérieures.

Les eucalyptus sont aussi efficaces en prévention, l’eucalyptus radié notamment (pensez inhalation). Les HE d’eucalyptus globulus ou smithii sont plus indiquées pour les affections des voies respiratoires basses. Vous opterez pour l’eucalyptus radié plutôt pour des affections touchant les voies hautes.

Si l’affection commence à s’installer

Aux tout premiers signes : gorge qui chatouille ou bien éternuements, etc., pensez à inhaler régulièrement ravintsara ou eucalyptus radié. Très souvent, cela suffit à barrer la route à une évolution plus « carabinée ».

Nez bouché, nez qui coule, rhume

Tournez-vous vers des HE décongestionnantes : la menthe poivrée a un effet décongestionnant immédiat en inhalation. Vous pouvez la combiner avec l’eucalyptus radié, spécialiste des voies hautes, le pin larricio, le ravintsara, le romarin à camphre aux dilutions appropriées dans une HV, pour applications cutanée sur le thorax, le cou et la nuque.

Bronchite, inflammation de la muqueuse et toux

Tournez-vous vers des combinaisons adaptées à votre profil de HE anti-infectieuses, comme le fragonia, le tea tree, le ravintsara en applications cutanées et en inhalation ; la cannelle de Ceylan, la sarriette des montagnes, l’origan en applications cutanées sur la voûte plantaire.

Les expectorantes et mucolytiques qui vous intéresseront sont le pin sylvestre, l’eucalyptus globulus ou radié, le romarin à cinéole…

Laryngite

Combinez fragonia (2%), menthe poivrée (2%) et thym à thujanol (4% max.) en dilution dans une HV (le millepertuis et ses propriétés anti-inflammatoires est un bon choix), pour applications cutanées. Notez l’effet cortison-like puissant du pin sylvestre, apaisant et réparateur. Pensez toujours aussi à l’aspect cicatrisant de la lavande vraie ou du thym à linalol, dans ce cadre précis, lorsqu’il y a affection et lésion des muqueuses.

Miel et castor

Consommez du miel dans vos tisanes et décoctions, ou simplement à la cuillère pour soulager votre gorge douloureuse. Le miel de thym est certainement le plus indiqué en ce cas, mais tous les miels ont d'immenses vertus dans ce cadre.

Si vous prenez des antibiotiques, vous pouvez consommer un grog de base composé de miel et de jus de citron dans de l’eau chaude. Sinon, vous pouvez tenter cette variation très efficace (et agréable, mais c’est une appréciation toute personnelle !) : faites bouillir (3 minutes) 2 bâtons de cannelle dans 1 l d’eau. Après retrait du feu, ajoutez 2 branches de thym, le jus de 2 citrons, 6 feuilles de sauge et deux cuillerées à soupe de miel. Laissez infuser pendant une vingtaine de minutes. Buvez 2-3 tasses de cette infusion par jour.

Quant aux castors, évitez de les ennuyer, pour leur tranquillité et pour ne pas vous retrouver dans l’illégalité ! La plupart des espèces sont aujourd’hui protégées en Europe, ou bien chasse et piégeage sont soumis à une réglementation très serrée au Québec et Canada… 😉

Curiosité…

Quel est le lien entre rhume et maux de gorge en général et le port d'une cravate ? L'Almanach historique de l’Anjou de 1874 en donne une explication plutôt… curieuse ! (Note : la cravate au 19e siècle désignait un tissu ou linge, façon foulard à largeur variable selon la mode, entourant le cou.)

La mode et la santé – Il est constaté que les rhumes, bronchites, maux de gorge, etc., ont cru en raison inverse de la hauteur des cravates. En 1830, la cravate faisait trois fois ou quatre fois le tour du cou : peu de bronchites. En 1840, un tour : les rhumes abondent. En 1850, la hauteur diminue, le nœud seul eut de l'importance : enrouements nombreux. À partir de 1870, le tour de cou existe à peine: la bronchite sévit cruellement. En 1873, la cravate se trouve réduite à un seul nœud qu'on accroche au bouton de chemise, et la fluxion de poitrine entre cette année-là, pour un très grand nombre de cas, dans la mortalité des Français.

Moralité : sortez couvert·e ! :p


Références

En plus des liens indiqués dans l'article sur lesquels vous pouvez cliquer pour approfondir (en ligne) sur le thème abordé, quelques références :

L’excellent ouvrage de Lydia Bosson, L’Aromathérapie énergétique, Guérir avec l’âme des plantesvous guidera plus en profondeur sur l’action sur mental et émotions de 75 HE.
Si vous lisez l’anglais,  Aromatherapy for Healing the Spirit de Gabriel Mojay, même s'il a quelques années déjà, reste fondateur sur le sujet.

Sur la relation entre olfaction et affectif : Olfactory system and emotion: Common substrates (2011).
Pour mieux comprendre en quoi les HE sur l’ensemble de votre corps peuvent avoir une action certaine sur vos émotions, explorez l’ouvrage de Candace Pert, neuroscientifique : Tout ce que vous devez savoir pour vous sentir “divinement” bienLecture que vous pouvez compléter par cet article (en ligne) publié en juin 2018, où deux chercheurs, Désirée Maßberg et Hanns Hatt, étudient les récepteurs des odorants qui ne se trouvent pas dans le nez : Human Olfactory Receptors: Novel Cellular Functions Outside of the Nose.
Vous trouverez une synthèse en français et en ligne sur le sujet ici : Biomarqueurs : mais que font ces récepteurs olfactifs à l’extérieur du nez ?

Et puis, lorsqu'il s'agit d'odorat et de comprendre en quoi il est notre sens le plus puissant, et sans doute le plus précieux : André Holley, Éloge de l’odorat, éd. Odile Jacob, 1999, Annick Le Guérer, Les Pouvoirs de l’odeur, éd. Odile Jacob, 1998.
Odeurs et psychanalyse : Jonathan Mueller, Au cœur des odeurs, PUV, 2006.

  • Martine Lefebure dit :

    C’est vraiment passionnant, Marguerite. Non seulement vous nous faites découvrir des remèdes parfois très bizarres, mais aussi certains peuvent encore être utiles. Et en plus on voyage, génial !

    • Corinne Essentielle Marguerite dit :

      Bienvenue dans le monde de Marguerite, Martine 🙂 Merci.

  • Très très intéressant, merci d’explorer ces anciens remèdes pour nous !

    • Corinne Essentielle Marguerite dit :

      L’univers des guérisseuses est fascinant. Et c’est important de partager les découvertes qu’on y fait. Merci d’être là 🙂

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    © Essentielle Marguerite